Comment j’ai lancé un business évenementiel en partant de rien et sans connaitre personne

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"Le succès n'est pas définitif, l'échec n'est pas fatal...c'est le courage de continuer qui compte." - Winston Churchill

Les Fondamentaux :

  • Se lancer, le plus vite possible.
  • Identifier une opportunité et exploiter ses qualités personnelles pour la saisir, en investissant du temps et du contenu dans les réseaux sociaux.
  • Networker avec les acteurs de l’industrie en donnant avant de recevoir, et travailler avec les réflexes humains pour créer des connexions et des clients.
  • Faire preuve de patience et de confiance, en couvrant ses arrières financièrement avec un job alimentaire en attendant les résultats, pour vivre sa meilleure vie en trouvant sa muse.

Palma de Majorque : Déboires & opportunités au pays des Tapas

“Ca sera facile, tu verras.
– Paul, je ne suis ni un pasteur, ni un moine. Comment ça pourrait être facile pour moi?
– Tu n’y es pas du tout, ça n’a rien à voir avec la religion, je dirais plutôt que c’est en lien avec la spiritualité et le bagou.
– Laisse tomber, je ne peux pas t’aider.”

Été 2018. Palma de Majorque, Espagne.

Ça fait presque six ans que je suis arrivé sur cette île paradisiaque, et j’enchaine les descentes aux enfers : croyant quitter mon job de serveur à Paris pour l’Eldorado méditerranéen, je passe mon temps a me prendre des claques par la vie aussi fortes qu’innatendues.

Venu ici avec mon cousin avec l’idée d’ouvrir un bar (qui n’ouvrira jamais faute de prévisions), je finis par bosser en tant que serveur saisonnier au Cappuccino, brasserie chic nichée dans le Port d’Andratx, bastion économique allemand de l’île.

Je travaille tout le temps et trop, et lorsque la saison s’arrête, le temps se fait long et les finances vont mal.

Après une escale en Irlande pour un temps, je reviendrai sur l’île et je prendrai un poste de directeur de salle (donc d’homme à tout faire) dans un beach-club bien situé, le Mood Beach.

Je postule au bluff, car je sens l’opportunité, mon niveau d’anglais et ma French Touch feront le reste.

C’est là ou je commence à organiser des mariages pour le compte de cette boîte. 

Je vois que personne ne nous manage vraiment et que je reporte directement au couple de richissimes propriétaires britanniques, souvent absents et intéressés uniquement par le prestige d’avoir un restaurant bien placé sur l’île.

Je me mets à fond sur le boulot et j’attends sagement l’opportunité.

Elle viendra deux ans après mon entrée en poste, par l’intermédiaire de Paul, un officiant de Mariage.

Qu’est ce que c’est qu’un officiant? Une personne qui célèbre votre union lors d’une cérémonie de mariage, tout simplement.

Oui, voila, dans ma tête comme dans l’inconscient collectif, le maire ou préposé du maire, le moine ou le prêtre.

Sauf qu’on est en 2018, et le monde est en train de changer.

Les codes relationnels sont bousculés : la société parle de famille recomposée, de mariages mixtes, d’inclusion, de genres, etc…

Peu à peu, des barrières sautent, et les habitudes de consommation classiques sont en train de changer.

Avant, on se mariait traditionnellement à l’église ou à la mairie, s’en suivait une grande fête, dans une salle des fêtes ou à la maison, et tout le monde en restait là.

Mais certains couples et famille aisées, en demande d’événements marquants, commencent à vouloir plus : officialiser leur union civile dans leurs pays respectifs et devant les institutions classiques (comme la mairie de leur ville) et ensuite, célébrer leur union une deuxième fois, en compagnie de leurs proches, dans un endroit paradisiaque située le plus souvent loin de leur cadre habituel (c’est la ou Palma entre en jeu)

Donc pour célébrer leur “deuxième” cérémonie, les couples font appel à un célébrant.

C’est ce que me raconte Paul, un britannique grisonnant avec l’oeil amusé, bien conscient d’avoir tiré son epingle du grand Jeu de la vie : il vit au soleil, passe ses saisons d’été a celebrer des mariages, puis passe l’hiver a faire ce qu’il lui plait, jardinage, lecture, et ballades avec sa femme.

Mon cerveau bouillone. Je l’admire instantanément.

Du Salariat à l'Entrepreunariat : Obstination = Opportunité

Il faut comprendre que j’ai été formé dans l’hôtellerie et la restauration parisienne.

Petite session d’information rapide :

J’ai travaillé dur dès mon premier jour de boulot. L’exigence des établissements parisiens où j’ai fait mes classes ne laissait aucune chance aux retards, fanfarons et absents pour cause de maladie. 

Nous n’avions pas le droit à l’erreur, et nos aînés nous le faisaient comprendre d’une manière claire et directe : à combien de licenciements sans ménagement ai-je assisté? Combien de pétages de plombs et craquages en plein services aurais-je vu au total? Sans rentrer dans le pathos (nous gagnions beaucoup d’argent et nous vivions en France, avec toute la protection sociale qui en découle), le rythme des horaires et la charge de travail qu’on se prenait, c’était quelque chose.

Donc quand je vois le petit manège de Paul, machinalement je le prends pour un arnaqueur.

“Ok, donc il se pointe dix minutes avant la cérémonie, avec un discours préparé, il fait son petit spectacle et il se barre. Joli braquage.”

Quand je repense à ma réaction instinctive, je reconnais de la jalousie. 

Je ne pouvais pas m’empêcher d’être admiratif de son talent d’orateur, de sa prestance, et surtout du fait qu’il avait saisi l’opportunité de gagner sa vie “en direct”, sans autre intermédiaire que l’argent entre lui et ses clients, concept qui m’a depuis toujours habité.

On est en 2018, je suis fatigué. J’ai pourtant 32 ans. La fleur de l’âge. Mon père s’étonne de me voir fatigué quand il vient me voir. “Donne moi tes 32 ans, tu verras ce que j’en ferai a ta place!”

Il a raison. Je ne suis pas si fatigué que ça, juste pas motivé par ce que je fais.

Ma tête fulmine d’idée.

Je ne veux pas d’une vie normale. J’ai bien compris que la restauration sans passion c’est l’abattoir, je n’ai aucune perspective d’avenir et à l’époque trop d’égo pour rentrer au bercail et admettre que je me suis trompé de voie.

Mais alors, que faire?

Lorsque Paul me demande de le remplacer sur un mariage (il à dit oui à deux couples le même jour, par manque d’organisation, ce qui s’appelle dans le milieu des événements un “double booking”) je doute fort de ma capacité à le remplacer.

En effet, je parle correctement l’anglais, mais niveau crédibilité, qui va me croire? Je vois déjà le couple qui me toise et la foule qui demande au véritable officiant de se montrer…Bref je suis en plein film catastrophe.

Mais comme souvent depuis cette année-là, mélangée à la peur, je ressens quelque chose de nouveau et familier en moi : l’excitation de l’action.

Surtout lorsque Paul me propose 600€ pour le remplacer.

L’appât du gain est trop fort, je ne me laisse aucune chance de me dérober, et comme le dit Richard Branson, multimillionnaire et entrepreneur multi-casquettes a l’origine de Virgin : « Si quelqu’un vous offre une opportunité incroyable mais que vous n’êtes pas sûr de pouvoir le faire, dites oui – et apprenez à le faire! »

Me voila donc avec un mariage à officier, sans savoir quoi dire ni quoi faire.

Forcément je panique, et je le préviens : je suis ok pour le faire, mais il faut qu’il m’explique les bases.

Paul avait tout prévu (ce n’était visiblement pas la première fois qu’il avait un double booking) et me forme pendant une journée chez lui dans sa belle maison dans la campagne majorquine.

Ce que j’ai appris ce jour-là m’a servi énormément pour la suite, pas seulement pour faire ce mariage-la.

J’ai découvert que j’étais bon orateur aussi, grâce à ses techniques diverses.

Il m’a appris à structurer un discours, à capter l’attention du public, sans pour autant se mettre trop en valeur vu la teneur de l’événement.

Je bois ses paroles, je fonce le jour J, et tout le monde me félicite.

L’idée du siècle?

Je vois tout de suite que c’est fait pour moi.

Je suis à l’aise et surtout je mets les gens à l’aise. Je découvre que je “sens” les gens. 

Grâce à mon passé à l’écoute des clients et habitué au langage corporel et du stress ou du mécontentement, mon inconscient a créé des réflexes innés en moi qui anticipent et guident les clients vers une expérience agréable et légère.

Ce n’est pas moi qui le dis, ce sont les clients eux-mêmes.

J’enchaine les dates avec Paul et je commence à me demander si ce ne serait pas une bonne idée d’en faire mon métier un jour.

Mais le destin en décide autrement et je pars pour d’autres aventures à Los Angeles pour réaliser un autre rêve qui me tient à coeur : devenir joueur de poker professionnel.

 

2019 : Retour en France

Je suis rentré de Los Angeles fin 2019 pour plusieurs raisons : mes demandes de visa touristiques à répétition commençaient à faire froncer les sourcils des gardes frontières américains lors de mes arrivées en Californie, et surtout j’apprends le diagnostic implacable du cancer du poumon de mon père. Pas cool.

Tout change, et je dois rester auprès de ma famille lors de cette situation compliquée.

Comme toujours, l’impératif de production nous force à gagner notre vie, dans ce monde économique ou chaque jour, quelqu’un vous demandera de l’argent.

Je commence à travailler avec mon ami de lycée Daniel qui bosse dans l’immobilier, en tant qu’expert en constat d’habitat.

J’aime la liberté que ce job apporte, et mon pote Daniel, toujours positif me forme sur le tas.

Malheureusement pour moi (et aussi pour lui), je suis très mauvais. 

Ma nature dispersée et toujours à l’ouest perdu dans mes pensées, n’est pas compatible avec le besoin de concentration du travail d’expert immobilier.

Chaque erreur peut coûter gros, à tous les acteurs : propriétaires, locataires, gestionnaire du bien, et surtout prestataire, donc Daniel!

Je lui fait perdre un gros client, et les bévues s’enchaînent. Ne voulant pas couler sa boite, je me retire amèrement et propose de payer de ma poche les pertes. Pure gentillesse, il refusera. Vrai pote.

Retour donc à la case départ, sans job, ni vision long terme.

Alors que mon père commence son traitement lourd de chimiothérapie, je décide de lancer un business d’officiant de mariage, à Paris.

Sur un coup de tête, mais réfléchi : 

  • Paris est la première capitale du monde en termes de nombre de touristes.
  • Je parle parfaitement l’anglais et l’espagnol.
  • J’ai déjà l’expérience et je sais que si je trouve des clients, je saurais faire le job et donc avoir de bons retours qui permettront de lancer la machine via les avis et reviews sur internet.
  • Paris est la ville de l’amour aux yeux du monde. Il doit y avoir un certain nombre de mariages célébrés ici (a l’époque je n’en ai aucune idée).


Un soir de Novembre 2019 j’achète mon domaine et je lance un site Wix, vraiment basique (je suis gentil).

Une fois que j’ai le site, je me pose et je réfléchis “à l’envers »: qui sont mes clients, ou sont-ils, comment puis-je les trouver directement?

Ce processus prendra du temps avant d’être viable, probablement à cause de ce qui vient et que tout le monde ignore : l’année 2020 avec le Covid et tout ce qui ira avec, confinements, fermetures des frontières, etc…

2020 : le monde s’arrête et moi, je (re)commence.

Je passe l’année 2020 à networker avec des Wedding Planners, puis je crée un podcast sur les mariages en France, et je commence à recevoir doucement des demandes.

Je comprends vite que les futures mariées (les hommes se foutent royalement de l’organisation d’un mariage!) veulent me voir en action, avec des couples, en train de faire une cérémonie.

Le problème c’est que je n’ai que quelques photos de mariages que j’ai faites à Palma.

Ça suffit pour alimenter mon tout petit profil Instagram, mais pas plus.

Je cherche donc une solution, et la trouve avec ce qu’on appelle les shootings d’inspiration. Plusieurs vendeurs se retrouvent autour d’un shooting commun dans un lieu en vue. Photographes, maquilleuses, coiffeuses, fleuristes, wedding planner, peu à peu je me familiarise avec le monde du mariage Parisien.

En plus des shootings, je cold-call des wedding planners en leur proposant d’apparaître sur mon podcast et de les faire gagner en visibilité. Je sais que mécaniquement j’y gagnerai à long terme, donc je fonce.

Le décès brutal de mon père, auquel je ne m’attendais pas, met un frein à mes débuts, car je dois rester auprès de ma famille lors de cette épreuve. 

Pourtant, des signes se font voir, ça avance petit a petit. On me recommande, on m’appelle, on me demande des devis, bref, ça vivote.

Je sais que le décollage se fera lorsque les prestataires qui m’engagent me verront en prestation, échanger avec les clients, et les mettre a l’aise, mes points forts.

Je traverse 2020 la tête dans ce projet, toujours à me former et à apprendre sur divers sujets sur l’entreprenariat et les finances personnelles, avec beaucoup d’écoutes de vidéos, podcasts, articles et formations.

2021 : Premiers succès pour le dernier de la classe

J’ai pris un job de commercial pour pouvoir payer mes factures, et je continue les mariages en parallèle.

J’ai maintenant un solide réseau de prestataires qui me recommandent, me bookent des dates régulièrement, et sont heureux de travailler avec moi.

Je décide d’y aller à fond et je commence à investir dans les réseaux sociaux pour accroître ma visibilité.

Je mets un point d’honneur à récupérer toutes les photos et videos des mariages ou j’officie car la nouvelle monnaie de notre siècle, j’ai bien compris que ce sont les médias et les réseaux sociaux, donc l’attention des gens.

Je mets en place une machine à contenu ou je publie beaucoup de contenu sur mon blog, et mes réseaux sociaux.

La réaction ne se fait pas attendre, et mon activité s’accélère : mon business, je l’ai.

Et il fonctionne encore aujourd’hui.

La recette du succès : determination, créativité et persévérance

Si je dois résumer les points importants qui sont essentiels pour se lancer : 

 

  • Identifier une opportunité (qui se cache souvent derrière du travail) : possibilité de quitter son job alimentaire pour vivre selon ses propres termes.

     

  • Connaître et identifier ses qualités personnelles pour voir que ça matche avec l’opportunité : prestance, élocution, relation client privilégiée.

     

  • Comprendre d’où vient l’argent : qui nous paye, via qui ou quoi, et comment faire que cette personne nous trouve.

     

  • Investir dans les réseaux sociaux : je ne parle pas d’argent ici mais plutôt de temps et de contenu. Au début d’un business, ça ne coûte rien mais ça fait toute la différence.

     

  • Networker avec les acteurs de l’industrie : par expérience, j’ai toujours su qu’il fallait d’abord donner pour recevoir, ça parait une phrase de poète, mais la réalité est toute autre. Rappelez vous la dernière fois qu’on vous a offert quelque chose sans rien en retour. Les études montrent qu’on sécrète de la dopamine, hormone du plaisir, lorsqu’on reçoit un cadeau.

    Lorsque je contactais des Wedding Planner ou des prestataires, au lieu de leur demander qu’ils me proposent à leurs clients, je leur ai d’abord donné un cadeau, celui de répondre à l’invitation sur mon show, et de parler d’eux et de leurs business.

    Cette façon de faire m’a indirectement rapporté des clients et des connexions, pas par calcul mais par simple fait de travailler avec les réflexes humains, pas contre eux.

     

  • Patience et confiance : les résultats ont mis deux ans à se montrer, c’est un temps normal pour une entreprise. Donc toujours couvrir ses arrières financièrement avec un job alimentaire en attendant.

     

J’espère que ce long article vous aidera à vous lancer.

 

La beauté de notre ère c’est que vous n’avez besoin de l’autorisation de personne pour vous lancer, et c’est beaucoup moins coûteux qu’avant. 

 

Alors foncez, trouvez votre Muse, et vivez votre best life.

J’espère que cet article vous a plu.

J’écris des articles et j’enregistre des podcasts sur plein de sujets tels que l’investissement, la nutrition ou l’entrepreunariat. 

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