"Ne suivez pas là où le sentier peut mener. Allez là où il n'y a pas de sentier et laissez une trace." - Ralph Waldo Emerson
L'essentiel en 1 minute :
- Avant Internet, réussir sa vie, c’était souvent : faire de bonnes études, trouver un poste et s’y enterrer de promotions en promotions, puis en un rien de temps, recevoir une montre et un aller simple vers l’hospice pour services rendus.
- L’ère post-internet à rendu beaucoup plus sexy l’entrepreunariat.
- Changement de paradigme en cours, donc : de plus en plus, les jeunes se tournent vers la flexibilité temporaire du salariat pour monter son empire de 17h à 21h chaque soir.
Il y a quelques décennies, lorsque le bruit d’un modem se connectant à Internet n’avait pas encore retenti dans nos maisons, la définition de la « réussite » était bien différente.
La vie, pour beaucoup, semblait suivre un chemin préétabli : des études rigoureuses, un diplôme en poche, l’entrée dans une entreprise et la montée progressive des échelons, jusqu’à la retraite, ponctuée par une montre en or symbolisant des décennies de loyauté.
C’était une époque où la stabilité professionnelle était souvent valorisée plus que la passion ou l’innovation individuelle.
Puis, comme une vague déferlante, l’ère d’Internet a éclaté, ébranlant les fondations même de nos conceptions traditionnelles de la carrière et de la réussite.
Avec elle est venu un nouveau monde de possibilités, de connexions et d’aspirations.
Les histoires de dormeurs universitaires transformés en multimillionnaires du jour au lendemain grâce à une start-up ou à une application ont commencé à remplacer les rêves de montres en or.
L’entrepreneuriat est devenu non seulement accessible, mais aussi incroyablement séduisant.
Aujourd’hui, alors que nous naviguons dans ce nouvel océan d’opportunités, une question se pose : qu’est-ce que cela signifie vraiment de « réussir » à l’ère d’Internet? Et comment cette définition en évolution influence-t-elle la manière dont les nouvelles générations abordent leur carrière et leurs ambitions?
La vie avant Internet : Le chemin tout tracé
Les études : Durant des générations, les études étaient considérées comme le sésame qui ouvrait toutes les portes. Dans une époque où les informations étaient principalement canalisées à travers des livres, des bibliothèques et des institutions, obtenir un diplôme d’une université reconnue était presque synonyme de ticket d’entrée pour une vie réussie. Les familles économisaient pendant des années pour envoyer leurs enfants dans les meilleures écoles, persuadées que cela garantirait un avenir meilleur. L’achèvement des études, plus que le voyage académique lui-même, était perçu comme la voie royale vers une carrière stable et respectée.
La carrière : Une fois ce diplôme en poche, l’objectif principal était d’entrer dans une entreprise renommée et d’y grimper les échelons, année après année. A cette époque, changer fréquemment d’emploi était mal vu. La loyauté envers un seul et unique employeur était hautement valorisée, souvent plus que les compétences ou la passion personnelle. Cette loyauté était une monnaie d’échange – elle assurait une sécurité d’emploi à long terme, des avantages sociaux et une progression régulière. Les employés étaient fiers de leur appartenance, de la durée de leur service et des liens étroits qu’ils tissaient avec leurs collègues au fil des décennies.
La retraite : Le nirvana de cette trajectoire était sans conteste la retraite. Après des années, voire des décennies, passées au service d’un même employeur, la retraite était le moment où l’on pouvait enfin souffler, bénéficier des fruits de son dur labeur et, dans bien des cas, recevoir une montre en or – un symbole concret des années de dévouement. Cette récompense, plus qu’un simple objet, était le rappel d’un parcours professionnel bien rempli et de la gratitude de l’entreprise envers son employé. Elle représentait un contrat social non écrit, un échange entre l’employé et son employeur : des années de service loyales contre la promesse d’une retraite paisible et respectée.
L'avènement d'Internet et la naissance de l'entrepreneuriat sexy :
Accessibilité de l’information : Avec l’émergence de l’Internet, nous avons assisté à une véritable révolution de l’apprentissage. Avant, pour se procurer des connaissances, il fallait se rendre à la bibliothèque, s’inscrire à une formation ou demander l’aide d’un expert. Aujourd’hui, la donne a changé. Des plateformes comme Coursera, Khan Academy, ou encore YouTube, permettent à quiconque avec une connexion Internet d’apprendre à peu près tout, de la programmation à la philosophie, sans quitter son domicile. Cette démocratisation de l’information a nivelé le terrain de jeu, donnant aux individus le pouvoir de façonner leur destinée professionnelle sans être contraints par des barrières éducatives traditionnelles.
Réseaux sociaux et modèles de réussite : La perception de la réussite a subi une transformation radicale avec l’avènement des réseaux sociaux. Avant, les modèles de réussite étaient souvent des figures locales ou des magnats d’industries établies. Avec des plateformes comme Instagram, Twitter et LinkedIn, des entrepreneurs du monde entier, tels qu’Elon Musk et Mark Zuckerberg, sont devenus des icônes mondiales. Leur ascension fulgurante, parfois à partir de rien, a redéfini le succès. Plutôt que de chercher un emploi stable et prévisible, de nombreux jeunes aspirent maintenant à créer la prochaine grande start-up ou à devenir influenceurs dans leur domaine, tout en bénéficiant de la visibilité et de la reconnaissance mondiale.
L’économie de gig : L’idée même d’un emploi à vie semble presque archaïque à l’ère d’Internet. L’économie de gig, alimentée par des plateformes telles qu’Upwork, Fiverr et Airbnb, a redéfini la notion de carrière. Plutôt que de s’engager dans une trajectoire professionnelle linéaire, de nombreuses personnes, en particulier les plus jeunes, préfèrent opter pour le freelancing ou les contrats à court terme. Cette flexibilité permet non seulement une plus grande autonomie, mais aussi la possibilité d’explorer différentes passions et compétences. En outre, cela change radicalement notre rapport au travail : au lieu de définir notre identité par notre poste ou notre employeur, nous sommes désormais davantage orientés vers des projets, des compétences et des expériences variées.
La génération Z et les Millennials : Entre salariat et rêves d'empire
Jongler entre deux mondes : Pour de nombreux jeunes d’aujourd’hui, le traditionnel emploi « 9-5 » n’est plus perçu comme une fin en soi, mais plutôt comme un moyen de parvenir à une fin. Ces emplois offrent souvent la stabilité financière nécessaire pour poursuivre des ambitions plus grandes en dehors des heures de bureau. C’est un équilibre délicat : le jour, ils peuvent travailler dans des bureaux et participer à des réunions, mais la nuit, ils deviennent des entrepreneurs, des créateurs, des innovateurs. Ce n’est pas seulement une question d’argent, mais aussi une quête de réalisation personnelle et de liberté professionnelle.
La montée des side-hustles : Le terme « side-hustle » est devenu une partie intégrante du lexique de la génération Z et des Millennials. Il ne s’agit pas simplement de gagner un revenu supplémentaire, mais aussi de transformer des passions en entreprises potentiellement rentables. Que ce soit la création de bijoux faits main, le blogging sur un sujet passionnant, la photographie ou la gestion de médias sociaux pour des petites entreprises locales, ces side-hustles représentent souvent bien plus qu’un simple passe-temps. Pour beaucoup, c’est l’espoir que ces projets parallèles deviennent un jour leur principale source de revenus, leur permettant de vivre selon leurs propres termes.
Des outils et ressources : Dans cette quête entrepreneuriale, la technologie joue un rôle crucial. Des plateformes comme Shopify permettent à quiconque de lancer sa propre boutique en ligne sans nécessiter de connaissances en codage. WordPress, quant à lui, a démocratisé la création de blogs et de sites web, offrant des opportunités pour les écrivains, artistes et autres créateurs de contenus de se faire connaître. D’autres outils, comme Canva pour le design ou Mailchimp pour le marketing par e-mail, offrent des ressources précieuses pour aider ces jeunes entrepreneurs à professionnaliser leurs side-hustles. En somme, il n’a jamais été aussi simple de concrétiser ses rêves entrepreneuriaux grâce à la multitude d’outils à disposition.
Avantages et défis du nouveau paradigme
Les avantages :
Flexibilité : Dans un monde où le travail à distance et les horaires flexibles deviennent la norme, l’entrepreneuriat moderne offre la liberté de choisir son propre rythme. Les entrepreneurs peuvent travailler selon leurs propres horaires, adaptant leur journée pour maximiser leur productivité ou équilibrer d’autres engagements personnels.
Indépendance : L’un des atouts majeurs de l’entrepreneuriat est la capacité à prendre ses propres décisions. Il n’y a pas de hiérarchie à consulter ni de bureaucratie à naviguer. Cette autonomie permet une prise de décision rapide, une personnalisation du travail et une adaptation à des niches spécifiques du marché.
Potentiel de revenus illimité : Contrairement à un salaire fixe, l’entrepreneuriat offre un potentiel de revenus qui n’est limité que par l’effort et l’ingéniosité de l’individu. Avec le bon produit, service ou idée, et une exécution adéquate, les revenus peuvent dépasser de loin ce qu’un emploi traditionnel peut offrir.
Les défis :
Insécurité financière : Alors que le potentiel de gains est illimité, il en va de même pour le risque. Les premières étapes de toute entreprise peuvent être marquées par des revenus irréguliers, voire inexistants. Sans un filet de sécurité financier, cela peut entraîner du stress et de l’incertitude.
Épuisement professionnel (burn-out) : Gérer une start-up ou un side-hustle tout en travaillant à temps plein peut être éreintant. Les longues heures, le manque de séparation entre le travail et la vie personnelle, ainsi que la pression constante pour réussir peuvent mener à l’épuisement.
Conciliation entre travail-salarié et side-hustle : Trouver un équilibre entre un emploi à plein temps et une entreprise parallèle est un défi majeur. Il faut jongler avec les responsabilités, éviter les conflits d’intérêts et garantir que l’un ne nuise pas à l’autre. De plus, il y a le défi de savoir quand (ou si) quitter son emploi stable pour se consacrer entièrement à son entreprise.
Ces avantages et défis dessinent le paysage complexe du monde entrepreneurial d’aujourd’hui. Il est impératif pour les aspirants entrepreneurs de bien peser les pour et les contre avant de plonger tête première dans ce nouveau paradigme.
Conclusion
À mesure que les frontières traditionnelles de la carrière et du succès se brouillent, notre société se trouve à un carrefour fascinant.
La nouvelle définition de réussite, façonnée par la montée de l’entrepreneuriat et les aspirations changeantes des générations récentes, influence profondément nos valeurs, nos aspirations et notre identité collective.
Plus que jamais, nous voyons la réussite non pas comme une destination, mais comme un voyage personnel et évolutif.
Cette évolution témoigne d’un désir grandissant de prendre en main son destin, d’innover et de créer une valeur qui transcende le simple salaire ou le titre professionnel.
Il s’agit d’une quête de sens, d’épanouissement et de la volonté de laisser une empreinte durable dans le monde.
Cependant, avec cette liberté vient une grande responsabilité. Dans cette nouvelle ère, nous sommes à la fois les architectes et les bâtisseurs de nos rêves. Il est essentiel de se rappeler qu’il n’y a pas de chemin unique vers le succès.
Certains peuvent trouver leur vocation dans une carrière traditionnelle, d’autres peuvent être épanouis en poursuivant leur passion à travers un side-hustle, tandis que d’autres encore peuvent choisir de combiner les deux.
En fin de compte, le message est clair : dans ce monde en constante évolution, la véritable réussite réside dans la capacité à trouver son propre chemin, à établir ses propres règles et à poursuivre sa passion avec détermination et intégrité. Que vous choisissiez le chemin traditionnel, l’entrepreneuriat ou une combinaison des deux, rappelez-vous que le voyage, avec ses hauts et ses bas, est aussi précieux que la destination elle-même.
J’espère que cet article vous a plu.
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